Notamment : Le Jardin Féerique (22 février 1935) ; Le Roi Sans Couronne (29 mai 1935) ; Camping (3 août 1935) où elle établit les attraits du plein air ; Deux Visages de la Vie (16 novembre 1935), commentaires sur YApologie du Désir, article de Louis Lagravelle paru dans Les Nouvelles Littéraires ; L'Homme et son Destin - Nijinsky, le danseur ailé (11 mars 1936); Eté (21 décembre 1936). Elle avait épousé Gustave Lenoir. fils de Jean Victor Gustave et de Joséphine Dalais. le 3 juillet 1914. Il mourut le 23 juillet 1937, laissant cinq enfants : trois fils et deux filles, et elle dut alors utiliser tous ses dons pour faire vivre sa famille, la pension qu'elle recevait ne suffisant pas. Elle se mit au travail, essentiellement à la radio. L'étendue et l'éclectisme de sa culture lui permettaient d'aborder sans faillir « les rivages nombreux du royaume de l'esprit. » Ses contes, ses récits, toujours riches de substance et de ; réminiscences, écrits dans un style très personnel, s'inspiraient souvent d'anecdotes cueillis dans les papiers de famille ou dans l'histoire de son pays. L'aristocratie sans morgue et très féminine de Claire de Froberville Lenoir rayonnait de sa prose, aristocratie qui procédait, non de préjugés héréditaires ou de quelque sotte vanité, mais d'une nature certaine de sa richesse et foncièrement éprise de la primauté de l'esprit. Elle avait donné à la résidence de l'établissement Beau Vallon (qu'administrait son époux), des réceptions et des bals travestis représentatifs de diverses époques qui déroulaient leur faste coloré dans ce cadre superbe dont il ne reste que des souvenirs, et pour ceux qui avaient le privilège d'y assister, elle poussait à leur limite le raffinement social et la nostalgie des temps révolus. Sa voix bien timbrée a été longtemps familière aux auditeurs de Radio Maurice, prédécesseur, dans l'évolution de la radiophonie locale, du M.B.S. et de la M.B.C. Elle ne s'y cantonnait pas au simple rôle de speakerine mais apportait aux émissions sa part de collaboration. Il est impossible d'oublier certains de ses contes radiophoniques toujours habilement conçus, entre autres. Le Médaillon et Le Jardin des Iles. Lors de la visite de l'académicien Pierre Benoît, elle l'avait rencontré à la journée de courses du samedi 15 juillet 1933 et lui avait offert spontanément le livre de son père, Le Combat du Grand Port où fauteur de Jamrose devait trouver les éléments du premier chapitre de ce célèbre roman paru après la guerre.
Elle était membre de la Société des Écrivains Mauriciens (fondée par Clément Charoux - q.v.) et participait assidûment à ses réunions et à ses initiatives, et de la SHIM qu'elle présida en 1951 - 1952. Elle mourut le 30 juin 1968 à Curepipe.
Patrick Harel-------
Bibl. :
- Le Cernéen, 19 juillet 1933 - Explication ; et 1er avril 1936.
- Hervé de Sornay : Une Grande Dame disparaît : Claire de Froberville Lenoir, Le Cernéen, juillet 1968.
- Gustave Lenoir : Souvenirs d'Enfance et de Chasse (Port-Louis, 1991) Passim.
- Jean-Georges Prosper : Histoire de la Littérature Mauricienne (Ed. de l'océan Indien, 1978) p.327. SHIM - Bulletin 1951 - 1952.
Icon. : Gustave Lenoir - op. cit.
Dictionnaire de Biographie Mauricienne, 2008, N° 59, pp. 2185 à 2187.